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Les actions continuent en attendant des mesures concrètes du gouvernement

« On ne se contentera pas de mots, on attend des déclarations dans la semaine qui fassent bouger les lignes sensiblement », a fait savoir Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, accompagné d'Arnaud Gaillot, président de JA, sur le perron de Matignon, le 22 janvier 2024.

La grogne des agriculteurs sera-t-elle entendue ? Le Premier ministre Gabriel Attal a promis à la FNSEA et JA de donner les premières réponses concrètes du gouvernement aux agriculteurs d’ici à la fin de la semaine. D’ici là, les actions syndicales se poursuivent, selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.

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Durant près de deux heures, le Premier ministre Gabriel Attal a reçu Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, et Arnaud Gaillot, le président de Jeunes Agriculteurs (JA). « Nous n’avons rien obtenu ce soir puisque ce n’était pas l’objectif », a indiqué Arnaud Rousseau à un parterre de journalistes sur le perron de Matignon, à la sortie de l’entrevue ce 22 janvier 2024. L’objectif de ce rendez-vous était de « poser un diagnostic d’une situation sans équivalent car quasi tous les départements sont en train de préparer des actions », a-t-il déclaré.

Du concret « dans la semaine »

Les deux syndicats indiquent qu’ils attendent désormais les déclarations concrètes du Premier ministre de deux ordres : à court terme, c’est-à-dire « dans la semaine », et à moyen long terme pour densifier la loi d’orientation et sur les questions de compétitivité des filières européennes.

« On ne se contentera pas de mots, on attend des déclarations dans la semaine qui fassent bouger les lignes sensiblement », a fait savoir Arnaud Rousseau, martelant que « c’est le terrain qui décide ». Et d’ajouter que les mobilisations ne s’arrêteront pas tant qu’il n’y aura pas de réponses « précises » du Premier ministre.

Le Premier ministre souhaite « que très rapidement » […] « dans les prochains jours, on puisse apporter des réponses », a confirmé le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, à l’issue du rendez-vous auquel il a assisté avec Gabriel Attal.

GNR et négociations commerciales

À court terme, ce sont les questions de prix et de négociations commerciales qui pourraient être sur la table. Pour Arnaud Rousseau, il faut « aller beaucoup plus loin » que le simple renforcement des contrôles promis par Bruno Le Maire, le 20 janvier 2024.

La question du gazole non routier (GNR) est à nouveau venue sur le tapis. Arnaud Rousseau a indiqué avoir abordé la possibilité d’une simplification administrative. Il a aussi demandé au Premier ministre d’étudier la possibilité pour les agriculteurs de bénéficier de la réduction sur la TICPE (taxe sur les produits énergétiques) à l’achat et de ne plus avoir à en demander le remboursement. La question européenne du maintien des jachères (4 % de surfaces improductives) a aussi été mentionnée comme un sujet urgent par Marc Fesneau.

Report de la loi d’orientation

Le projet de loi d’orientation devrait être « densifié » pour intégrer des mesures de simplification sur les délais et les procédures de dépôt de dossier, notamment sur les sujets liés à l’eau ou aux constructions de bâtiments d’élevage. Marc Fesneau avait précisé dimanche que l’examen du projet de loi au Parlement était reporté de quelques semaines pour le compléter par un volet « simplification ».

Arnaud Gaillot dit avoir posé des lignes rouges : d’accord pour « prendre un peu de temps », mais le calendrier doit être tenu (NDLR : examen de la loi au premier semestre de 2024). Pour Arnaud Rousseau et Arnaud Gaillot, le moment fort du Salon international de l’agriculture, qui se tiendra à partir du 24 février 2024 à Paris, devra être l’occasion pour le gouvernement d’apporter d’autres réponses.

Jachère et retournement de prairie

Dans les enjeux demandant des réponses à moyen long terme sont évoquées les questions de l’application de la directive sur les émissions industrielles (IED), ou encore la réglementation sur le retournement des prairies permanentes, qui semble difficile à appliquer pour certaines régions qui perdent des exploitations d’élevage.

« Il faut aller vite de manière concrète, au niveau français et européen. Les mots et les déclarations ne suffisent plus », a insisté Arnaud Rousseau. En attendant, des réponses « concrètes », maigre consolation, le Premier ministre a promis de « venir sur le terrain » pour « échanger avec les agriculteurs », rapporte la FNSEA et JA.

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